Connaître ses ennemis intérieurs
La fixation est sans doute l'un des ennemis principaux à l'innovation. C'est en tout cas l'un des ennemis à l'imagination.
On ne peut pas forcément dire que tout est possible mais pour pouvoir imaginer des produits différends, on doit adopter une posture indiquant que tout est peut être possible .
Si on ne le fait pas l'innovation n'aura pas lieu.
Dans tout projet d'innovation, il faudra à un moment donné ou a un autre (re) mettre en cause la perception que l'on a de l'objet et du processus :
"Casser la fixation".
Autant le faire de façon délibérée, voire radicale. C'est à dire repérer les connaissances, les croyances, les certitudes que l'on détient sur un objet. Puis imaginer les remettre en cause.
On peut énoncer des principes pour la créativité technique. .
1 : Nous aurons toujours une latitude pour reconfigurer les fonctions[1] d'un système donné (ajouter, combiner, enlever, ...). Ne pas oublier de l'exploiter.
2 : Sachant que la structure d'un système a été imaginée par abduction[2] par son concepteur et sachant que l'abduction comme mode de raisonnement ne permet que très rarement d'imaginer toutes les causes possibles pour un résultat connu ou un objectif à atteindre, il est (presque) toujours possible d'imaginer une structure alternative pour atteindre des performances ou fonctions identiques.
3 : Il est parfois possible d'exploiter des effets contingents[3]. Du point de vue de l'évolution, c'est l'opération inverse de l'adaptation qui consiste à "préhempter" / capter / coloniser un nouveau domaine / fonction / niche. La démarche est ici opportuniste. Même si elles sont peu fréquentes, saisir les occasions qui se présentent.
4 : Nous avons tous nos modes de raisonnements préférentiels. En général ils nous conviennent et nous permettent d'être performants. Mais pour être créatifs, nous devons oser explorer les façons de raisonner qui ne nous sont pas habituelles. D'une certaine façon, la créativité passe par une recherche d'inconfort.