Interaction des corps électrisés - Existence de deux types d'électrisation
L'expérience suivante permet de constater que les corps électrisés sont de deux types. On suspend par des fils isolants un premier corps que l'on électrise : par exemple un bâton de verre. On en approche un autre.
Si le second est également du verre, les deux objets se repoussent.
Si c'est un bâton de résine, ils s'attirent.
De façon plus générale, deux substances identiques se repoussent toujours. Deux matières différentes peuvent soit s'attirer soit se repousser.
On peut donc classer les matériaux en deux catégories : un groupe contient ceux qui attirent la baguette de verre et repoussent celle de résine et l'autre ceux qui ont l'effet inverse. Tous les corps d'une catégorie se repoussent entre eux et attirent ceux de l'autre catégorie.
Quand ce phénomène a été constaté, on a admis qu'il existait deux sortes d'électrisations que l'on a appelées respectivement "vitreuse" et "résineuse".
Au 18me siècle, on a changé cette appellation pour les remplacer par "positive" et "négative". En effet, on avait constaté des propriétés d'accumulation et de neutralisation des deux types d'électrisation qui rendaient commode une notation algébrique : Si on charge un électroscope à feuilles par contact à l'aide d'un bâton de verre, en recommençant l'opération plusieurs fois, on accroît l'écartement des feuilles. C'est donc que l'on additionne les électrisations.
Si ensuite on continue les mêmes manipulations avec une baguette de résine, on constate d'abord un rapprochement progressif des feuilles jusqu'à la décharge complète de l'appareil et si l'on poursuit l'expérience, on assiste à une recharge. C'est donc que les électrisations se sont retranchées puis que l'on est passé à une électrisation de type opposé. La neutralisation est obtenue quand on apporte une quantité d'électricité égale et opposée à celle qui existait.
Nous venons ainsi d'introduire la notion de quantité d'électricité qui est une grandeur algébrique.