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Lorsque l'on à affaire à une conception présentant des contradictions, la démarche proposée par TRIZ vise à transformer un réseau de relation de cause à effet en un réseaux plus simple et plus facile à manipuler.

Quelle que soit l'interprétation, la résolution d'une contradiction physique passe automatiquement par une séparation d'un paramètre (le paramètre structurel de la CP) en plusieurs, que l'on ajuste ensuite. C'est une transformation locale du réseau de causalités.

Si cela vous aide, vous pouvez considérer que TRIZ ne vous aide pas strictement à résoudre un problème, mais plus à transformer un vrai problème en une situation que vous saurez mieux gérer par la suite.

En utilisant une métaphore, la créativité technique consiste pour un joueur à transformer des règles du jeu lorsque le jeu ne lui convient pas !

Une analogie peut nous aider, si elle vous parle.

Aller à un concert, et observer le travail du technicien son devant sa table de mixage. C'est une grosse boite noire avec beaucoup de bouton (on va se représenter une table de mixage analogique). Un grand nombre d'entrées (une entrée par micro dans le cas général), et des sorties (vers les haut parleurs, les retours de scène, ...). Parfois, sur scène, une flûtiste qui joue divinement bien mais que l'on entend peu, une batterie trop forte, un son global "étouffé" pas clair, un solo de guitare où il faut tendre l'oreille... Et parfois l'impression d'être dans un auditorium avec une superbe qualité Hi-fi, l'ambiance du spectacle vivant en plus.

Je reviens à l'analogie. Un concepteur est il dans une position analogue à celle du technicien son ?

Le technicien son a devant lui un certain nombre de boutons / leviers d'action. il lui faut les connaître tous. <--> Le concepteur doit identifier ses paramètres de structure : tous.

Le technicien son doit savoir quels sont les effets de chaque action effectuée sur chaque bouton <--> Le concepteur doit connaître ses règles de conception.

Le technicien son doit mesurer les conséquences de ses actions, si possible finement. Pou cela, il a ses oreilles (s'il est sourd, un technicien son fait du heavy métal, pas de la musique) <--> Le concepteur doit pouvoir mesurer / évaluer les comportements, par simulation, essais, ...

Le technicien son doit disposer d'un référentiel pour évaluer : ce qu'un beau son doit signifier : le juste niveau, des instruments que l'on peut distinguer (ou non), un équilibre de l’ensemble des fréquences, une ambiance, pas d'effet Larsen... <--> Le concepteur doit disposer d'un référentiel : ses critères, issus d'une analyse fonctionnelle de besoin.

Mais l'analogie s'arrête là.

Car pour faire une analogie avec la conception innovante, il nous faudrait imaginer un technicien son capable de concevoir une table de mixage différente, avec d'autres boutons, d'autre règles, donc aussi d'autres effets... voire un autre référentiel évaluatif

Le technicien son présent dans une salle de spectacle est une analogie possible pour une conception routinière par ajustement de paramètres (structurels, comportementaux, ...) connus au départ de l'activité. C'est par exemple du dimensionnement, de l'optimisation...

Il pourrait devenir une analogie avec le concepteur en conception innovante si on l'imaginait avec une pince, un tournevis, un fer à souder ...(analogie : les outils et méthodes + les connaissances sur la conception pour les utiliser). Mais aussi un stock de cartes électroniques et de composants (analogie : la possibilité de disposer de connaissances techniques non implantées dans l'objet en cours de conception, mais connues par ailleurs), voire avec la capacité de construire des composants ou des agencements de composants encore inconnus (analogie : réorganiser, recombiner, proposer de nouvelles architectures pour un produit). Oser créer ses propres outils de travail pour les utiliser au mieux.