2.3 - Affordance
Dans le cours sur les points de vue, nous avons parlé d'usage. Dans les démarches structurées telles que l'analyse fonctionnelle du besoin, nous avons parlé plutôt de besoin. Le besoin est ce qui justifie la conception d'un objet technique. Sans le besoin afférent à un objet technique, il n'est pas nécessaire de le concevoir, produire et proposer à l'utilisateur. Nous allons étendre cette notion en utilisant la notion d'affordance. Il s'agit d'un anglicisme. L'affordance est l'expression de ce que le système permet à un utilisateur ou à un autre système de faire ou de subir. C'est une notion qui englobe le besoin et qui de plus rend compte d'effets autres que le besoin.
Définition : L'affordance
Une affordance est l'expression d'une possibilité offerte par un Système Technique à un utilisateur (ou un autre objet) d'agir sur un élément autre ou sur lui-même.
Le terme "affordance" a été à l'origine défini dans le domaine du comportement des animaux. C'est ce qu'un objet offre à un animal comme possibilité / habilité.
Il a ensuite été transcrit pour le design comme ce qu'un objet suggère comme utilisation à un utilisateur.
Nous le définirons comme l'expression d'une possibilité offerte par un Système Technique à un utilisateur (ou un autre objet) d'agir sur un élément autre ou sur lui-même.
Nota : on englobe "agir" et "empêcher", mais également contrôler, atténuer, ... et percevoir. Les verbes peuvent être directs ou transitifs (à la différence des fonctions), et on autorise la négation.
La forme générale est "le système permet à {X} de {verbe} sur {Y}".
Exemple :
Exemples :
Un stylo me permet d'écrire sur une feuille.
Une voiture "me" permet de polluer (le "me" serait bien sûr à discuter)
Un appareil de musculation me permet de me muscler.
Un couteau me permet de me couper
Un parapluie me permet d'être protégé de la pluie
Une montre me permet de connaître l'heure (une perception)
Une perceuse me permet d'être sourd aux autres bruits
Une tuile en chute libre me permet d'être assommé
Vous constaterez que, parmi ces exemples, on trouve des expressions de besoins aussi bien que des effets non désirés (et non désirables)
Remarquons que les uns autant que les autres sont des conséquences de choix de paramètres de structure. C'est la même logique (déductive[1]) qui valide un besoin et qui valide une affordance autre que le besoin (si perceuse, alors bricoleur sourd. Si barbecue alors feu de forêt...).