Le nuage d'Oort
Si la théorie de la mécanique céleste, raffinée par la prise en compte des perturbations planétaires, permet de prévoir le devenir d'une comète, elle permet aussi de retrouver son passé en faisant marcher les calculs à l'envers de façon à « remonter le temps »
.
Ce travail a été fait pour la première fois par l'astronome hollandais Jan Oort.
Il a remonté, en tenant compte des perturbations occasionnées par des rencontres proches avec des planètes, le mouvement passé d'une vingtaine de comètes dont la trajectoire actuelle est bien connue. Il a trouvé que dans un passé lointain les orbites de ces comètes s'étendaient entre 40 000 et 100 000 UA, à des distances beaucoup plus grandes que les dimensions de leurs orbites actuelles, mais néanmoins plus petites que la distance de l'étoile la plus proche du soleil. Ceci, et le fait que les plans des orbites de ces comètes sont très différents de l'écliptique, l'a amené à supposer qu'il existe à des distances proches de 50 000 UA un nuage plus ou moins sphérique de comètes qui serait le réservoir des comètes à longues périodes. Dans ce « nuage d'Oort »
, les comètes auraient des orbites peu elliptiques, mais parfois, par le jeu d'interactions gravitationnelles entre elles ou en réponse à d'autres perturbations, certaines passeraient sur une orbite très plongeante qui les amènerait dans le système solaire interne. L'existence de ce réservoir de comètes à longues périodes est à ce jour encore une spéculation, car il est très difficile de le détecter. Cependant, puisque les comètes meurent en perdant leurs éléments volatils ou lors de collisions avec des planètes ou avec le soleil, il est légitime de penser qu'un réservoir de comètes fraîches doive nécessairement exister. (Compléments dans l'extrait ci-dessous)