Synthèse

Tableau de synthèse - chaînes éditoriales

Ingé Doc. CE

Modélisation

Fragmentation

Dérivation

Déclinaison

Éléments de contrôle du graphe

Author IT

Procédures

Système d'analyse

Arbor Text

Système de gestion de cycle de vie

Gestion par procédure

MadCap

Système de gestion de versions centralisé

Journal des mises à jour

Système d'analyse

Calenco

Gestion par procédure

Chaînes éditoriales pédagogiques simples

Aucun

Chaînes éditoriales pédagogiques avancées

Système de gestion de versions centralisé

Journal des mises à jour

Gestion par procédure

Les réponses apportées par les différentes chaînes éditoriales à la maintenance d'un graphe documentaire sont similaires. Elles s'inscrivent dans les deux paradigmes présentés dans les chapitres quatre et cinq.

Chaînes éditoriales pour la presse

Nous excluons volontairement de ce chapitre les logiciels conçus pour la presse. Cette branche des chaînes éditoriales est certes existante et les outils qui la composent sont utilisés par de nombreuses sociétés de presses. Cependant, l'objectif et la problématique de ces outils sont différents. Un organisme de presse cherche à faciliter la production d'un article et sa publication sur un ou plusieurs supports. Dans son contexte éditorial, maintenir une base documentaire signifie maintenir l'accès et la lecture aux archives. Il n'y a donc aucun enjeu de rééditorialisation et la fragmentation des documents est issue d'une tradition de l'imprimé et de l'organisation des rédactions. La problématique de ces outils est en définitive plus tournée sur la qualité de la mise en forme, automatiquement ou manuellement reprise, que sur la pertinence et le contrôle des fonctions de rééditorialisation.

Contrôle des modifications par des procédures

La mise en place de procédures pour faire valider les modifications sur le graphe par un ou plusieurs usagers est mobilisée par la majorité des chaînes éditoriales.

Un système de procédures permet d'augmenter le contrôle des modifications réalisées sur le graphe. En instaurant un contrôle par un ou plusieurs usagers supplémentaires, des incohérences dans l'écriture des contenus ou la rééditorialisation de contenus existants peuvent être évitées. En outre, un tel système permet, comme souligné par Dourish (2001[1]) et rappelé dans le chapitre précédent, de donner des mesures de l’activité des rédacteurs pour les organisations en ayant besoin.

Un tel système ne peut être efficace qu'à la condition d'être utilisé à plusieurs, ce qui n'est pas toujours le cas des chaînes éditoriales. En outre, la gestion par les procédures est complexe à mettre en œuvre correctement : si les procédures sont trop fermées dans leur exécution, elles empêchent le bon fonctionnement du système au moindre imprévu (absence du gestionnaire, processus de validation non prévu au préalable) ; au contraire si les procédures sont trop ouvertes dans leurs modalités d’exécution, elles pourront facilement être détournées et seront inopérantes.

Système de gestion de versions

Les systèmes de gestion de versions sont moins utilisés que les procédures mais restent présents dans la moitié des chaînes éditoriales que nous avons analysées. En permettant de stocker l'ensemble de l'historique de chacun des fragments, les systèmes de gestion de versions sont des outils puissants pour la maintenance des graphes documentaires. Lorsque des erreurs de cohérences sont observées par un rédacteur, il lui est possible d'observer l'historique d'un ou plusieurs fragments, de consulter le journal des modifications et de revenir dans un état préalablement enregistré.

Le principal inconvénient de ce type de système réside dans leur technicité. Le comportement du système, notamment pour la gestion des conflits entre versions locales et distantes ou entre plusieurs branches, demande une bonne compréhension technique qui ne fait pas nécessairement partie du bagage d'un rédacteur.

Systèmes d'analyse de graphe

La troisième solution mise en œuvre par les systèmes les plus complets consiste en un module d'analyse du graphe et d'assistance aux rédacteurs comme par exemple les  modules dédiés d'AuthorIT et de MadCap. Le principal enjeu de tels modules est d'inciter les rédacteurs à mobiliser des fonctions de rééditorialisation dans leur écriture en leur montrant les mutualisations possibles dans AuthorIT ou en donnant une meilleure visualisation du graphe dans MadCap.

Discussions

Rapporté à notre problème de maintien de la cohérence du graphe, les solutions mises en œuvre dans les chaînes du marché sont insuffisantes.

  • L'enjeu des systèmes de gestion par les procédures est de contrôler et quantifier les modifications réalisées par les rédacteurs et non de contrôler la cohérence du graphe. Apporter plus de contrôle ne réduit pas la complexité du graphe et donc la difficulté de maintenance en fonction du nombre de fragments et du nombre de publications maintenues. Un relecteur aura les mêmes difficultés, voire encore plus s'il ne manipule pas le graphe tous les jours, à valider la mise à jour d'un fragment vis-à-vis de l'ensemble des fragments auxquels il est lié et non simplement du document pour lequel il est modifié.

  • Les systèmes de gestion de versions apportent un moyen efficace d'annuler des modifications non cohérentes en annulant les dernières mises à jour. En revanche, ils ne proposent aucune assistance pour détecter de nouvelles incohérences.

  • Les systèmes d'analyse du graphe permettent d'assister les auteurs dans leur compréhension de l'objet manipulé. Ce type de systèmes constitue une proposition intéressante pour améliorer la maîtrise du graphe. Il est néanmoins insuffisant en l'état car trop annexe dans le procédé d'écriture. Nos travaux visent le même objectif d'assistance à la maîtrise du graphe. La méthode est en revanche intrinsèque à l'outil de production de sorte à généraliser les apports pour l'ensemble des rédacteurs au lieu de les restreindre à l'usage d'un outil d'analyse annexe.