La formation doctorale
Le doctorat
Le doctorat, est une formation par la recherche, à la recherche et à l'innovation. Il se prépare généralement en 3 ans après un master et permet l'obtention, après soutenance d'une thèse, du grade de Docteur. Le doctorat correspond à un diplôme niveau Bac + 8 années d'études qui est reconnu à l'international.
Les étudiants, titulaires d'un diplôme national de master (ou un autre diplôme conférant le garde de master), de même que étudiants ayant effectué à l'étranger des études d'un niveau équivalent (dérogation du chef d'établissement), peuvent candidater à une inscription en Doctorat.
Lors de l'inscription, le doctorant signe une charte des thèses, avec ses directeurs de thèse, d'unité de recherche, d'école doctorale et le chef d'établissement. L'objectif de cette charte, qui précise les droits et devoirs de chacun, est de garantir le bon déroulement du doctorat et de favoriser la poursuite de la carrière du jeune chercheur.
Leur formation se déroule au sein d'une équipe de recherche, rattachée à une Ecole Doctorale (ED), sous le contrôle et la responsabilité d'un directeur de thèse ou de plusieurs co-directeurs.
Les écoles doctorales prennent en charge la formation et le devenir des doctorants en leur offrant un encadrement scientifique de haut niveau ainsi qu'une préparation à l'insertion professionnelle.
Elles fédèrent des équipes de recherche autour de thématiques scientifiques.
La loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006 et l'arrêté du 25 mai 2016 fixant le cadre national de la formation et les modalités conduisant à la délivrance du diplôme national de doctorat ont pour objectif de garantir aux doctorants une formation de très haut niveau et une meilleure reconnaissance de leur diplôme tant au plan académique que dans l'industrie ou les services.
La Loi ESR du 22 juillet 2013 permet l'accès aux concours et procédures de recrutement dans les corps et cadres d'emplois de catégorie A, dans les conditions fixées par les statuts particuliers des corps et cadres d'emplois concernés, afin d'assurer la reconnaissance des acquis de l'expérience professionnelle résultant de la formation à la recherche et par la recherche lorsqu'elle a été sanctionnée par la délivrance du doctorat.
Les périodes de contrat doctoral sont désormais assimilées à des services effectifs, ouvrant le droit aux docteurs concernés de passer le concours interne de l'école. Les titulaires d'un doctorat peuvent également se présenter au troisième concours de l'ENA[1], "dans la limite de trois ans, la période de préparation du doctorat correspondant à une période d'activité professionnelle"
L'arrêté relatif à la formation doctorale se caractérise par quatre orientations majeures :
- confirmation des écoles doctorales comme lieux de structuration de l'offre de formation doctorale.
- accréditation par l'État des écoles doctorales après évaluation par le Haut Conseil de l'Evaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur.
- reconnaissance de la formation doctorale comme une "expérience professionnelle de recherche".
- possibilité donnée à l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur de participer à la formation doctorale dès lors qu'a été démontrée, dans le cadre d'une évaluation nationale, leur capacité à apporter une contribution significative à l'animation scientifique et pédagogique d'une école doctorale.
Le financement des études doctorales
Le décret du 23 avril 2009, créé le contrat doctoral, contrat de travail à durée déterminée de 3 ans, mis en place à la rentrée 2009. Ce contrat fixe une rémunération minimale d'environ 1700 euros brut.
Il appartient aux établissements publics d'enseignement supérieur ou de recherche de déterminer l'enveloppe financière qu'ils souhaitent consacrer au financement des contrats doctoraux. Ceux-ci sont établis par le chef de l'établissement public concerné sur proposition du directeur de l'école doctorale à laquelle est rattaché le doctorant (contrats d’établissement).
Il existe aussi des possibilités de bourses gouvernementales.
Les conventions industrielles de formation par la recherche : les CIFRE[2] permettent à de jeunes chercheurs de réaliser leur thèse au sein d'une entreprise en menant un programme de recherche et développement en liaison avec une équipe de recherche extérieure à l'entreprise, intégrée, à une école doctorale. L'entreprise reçoit une subvention annuelle forfaitaire d'un montant de 14 000 euros et verse au doctorant un salaire brut annuel minimum de 23 484 euros (1957 euros/mois). Un contrat de travail, CDI ou CDD de trois ans, est conclu entre l'entreprise et le doctorant. Une convention est également signée entre l'entreprise et l'établissement tutelle de l'équipe de recherche émargeant à l'ED[3]. Le doctorant a obligation de passer au moins 20% de la durée de la thèse dans l’entreprise.
La cotutelle internationale de thèse :
régie par une convention entre deux établissements d'enseignement supérieur, un français et un étranger ; elle permet au doctorant de préparer sa thèse dans les deux pays et est en principe assortie d'une aide financière pour couvrir les frais de mobilité du doctorant. La thèse en cotutelle donne lieu à une soutenance unique qui permet l'obtention d'un diplôme conféré conjointement par les établissements contractants ou de diplômes de chacun d'entre eux.
Le doctorat industriel européen - "European Industrial Doctorate"
Le doctorant doit préparer sa thèse au sein d'une université, il bénéficie d'un encadrement conjoint des deux partenaires, passe 50% de son temps chez le partenaire privé (entreprises, P.M.E., association, fondations, musées, etc.) et est employé par l'un des partenaires et éventuellement mis à disposition.
Un financement qui s'étend à l'Europe
L'Union Européenne offre la possibilité aux universités de former de jeunes chercheurs en partenariat avec le secteur privé grâce à une action de financement intitulé "doctorat industriel européen" dans le cadre des actions "Marie Curie" ouvertes à toutes les disciplines scientifiques. Il s'agit de permettre à un acteur économique et à une université de différents pays de travailler autour d'un projet commun, un projet pouvant permettre de financer de 1 à 5 thèses.
L'insertion professionnelle des doctorants
Plusieurs dispositifs existent au service de la professionnalisation des doctorants :
Le contrat doctoral peut inclure d'autres tâches que l'activité de recherche, à choisir parmi les suivantes : un service d'enseignement ou vacations d’enseignement (à hauteur de 64h maximum) ; des missions de diffusion de l'information scientifique et technique, ou de valorisation de la recherche ; plus rarement des missions de conseil ou d'expertise pour les entreprises ou les collectivités publiques, expérimentés sous l'appellation « doctorants-conseil ».
Toutes les activités susceptibles d'être confiées aux doctorants contractuels doivent nécessairement être accompagnées d'une offre de formation correspondante. Les formations peuvent être organisées de façon mutualisée avec d'autres établissements et peuvent faire appel aux structures existantes en matière de formation, telles que les écoles doctorales, les collèges doctoraux.
Des séminaires de sensibilisation et d'initiation au monde des entreprises ont été développés sous l'appellation de "doctoriales". Leur objectif principal est de créer un lieu de rencontre entre doctorants et acteurs économiques afin d'améliorer la communication entre les différents partenaires et de favoriser la prise de conscience, par les doctorants, de l'importance de leur projet personnel et professionnel.
Ces séminaires sont complétés par des formations spécifiques mises en place par les écoles doctorales (communication, langue étrangère, conduite de projet) destinées à aider le doctorant à préparer son avenir professionnel et à valoriser sa formation à la recherche au moment de son insertion professionnelle.
Valorisation des compétences, un nouveau chapitre de la thèse
L'objectif de ce programme est de préparer le doctorant à la démarche de recherche d'emploi en le conduisant à identifier les compétences multiples mises en œuvre au cours des trois années de thèse et à les valoriser dans des situations professionnelles diversifiées. Ce travail, encadré par un tuteur généralement issu d'un cabinet de recrutement, donne lieu à l'élaboration d'un document de quelques pages, véritable bilan de compétences.
L’arrêté du 22 février 2019 définit les compétences des diplômés du doctorat et inscrit le doctorat au répertoire national de la certification professionnelle
Il existe par ailleurs des formations transversales à visée professionnelle, obligatoires pour toutes les Ecoles doctorales, qui permettent de développer de nouvelles compétences.