En révision professionnelle

La relecture s'inscrit dans le domaine de la révision professionnelle. D'après les principes directeurs établis par l'ACR (Association Canadienne des Réviseurs), « la révision [...] a pour but d'assurer la qualité de la langue et l'efficacité de la communication » (Arsenault et al., 2014[1]). Les auteurs de ces principes font état de plusieurs activités principales présentées ci-dessous.

Révision de fond

« La révision de fond suppose une lecture attentive et méthodique d'un texte en vue de l'adapter aux destinataires, d'en clarifier le contenu et d'en réorganiser la structure. »

Cette relecture est généralement réalisée par un expert du contenu (un juriste par exemple). Elle cherche à garantir le sens visé par le texte et l'exactitude des informations. Un ensemble de modifications (ajouts, suppressions, remaniement du plan...) est suggéré par le relecteur via des annotations, des commentaires envoyés par mail, etc.. Si le document est éditable et selon la répartition des rôles entre le rédacteur et le relecteur, les modifications peuvent aussi être directement effectuées lors de la révision de fond.

Révision de forme

« La révision de forme vise l'amélioration du style du texte dans son ensemble grâce à des corrections de syntaxe, de vocabulaire, d'orthographe et de ponctuation. »

Cette relecture touche un métier bien précis, celui de correcteur. Dans certains cas, la révision de forme peut ne pas constituer une étape à part entière et être effectuée en même temps que la révision de fond. La poursuite des deux objectifs lors d'une même lecture est souvent difficile : l'immersion dans le texte pour en saisir le sens peut rendre le relecteur moins attentif aux fautes. En particulier, il apparaît que la lecture répétée d'un texte, par son propre auteur typiquement, amène à balayer de plus en plus vite le texte, ce qui est souvent la cause de fautes non corrigées. Outre l'usage de correcteurs automatiques, une technique couramment employée par les correcteurs professionnels pour détecter les fautes est de lire le texte à l'envers afin de se détacher du sens (voir par exemple le blog monbestseller.com).

Préparation de copie

« La préparation de copie consiste à mettre au point un texte déjà révisé en vu de sa mise en pages. Il s'agit notamment d'appliquer de façon uniforme dans tout le document les règles et les conventions en usage, et d'informer le ou la graphiste de toute exigence particulière touchant la production. »

Il s'agit d'un ensemble de vérifications en partie redondantes avec la révision de forme, telles que l'uniformité de la typographie : abréviations, symboles, écriture des nombres en lettres ou en chiffres, écriture des dates, ponctuation, etc.. Cette étape est héritée du monde de l'imprimé, où les tâches relevant de la mise en forme finale (graphisme, façonnage...) sont réalisées par l'éditeur puis l'imprimeur. Elle persiste dans le numérique lorsque chaque document ou presque fait l'objet d'une mise en forme dédiée, tel que dans des secteurs comme la communication (plaquette commerciale réalisée avec InDesign par exemple).

Correction d'épreuves

« La correction d'épreuves comprend toute vérification qui suit l'étape de mise en pages ou d'intégration Web. Qu'il s'agisse de la première épreuve ou d'épreuves subséquentes, il faut examiner notamment la typographie, l'orthographe, la mise en forme du texte et tous les aspects de la présentation visuelle. »

Dans le monde de l'imprimé, cette étape constitue la relecture du document final (révisé puis mis en forme). Les vérifications, encore une fois redondantes avec la révision de forme, visent à s'assurer qu'aucune nouvelle erreur n'a été introduite lors de la mise en forme.

Processus de relecture en révision professionnelle