Documentariser l'activité

La documentarisation de l'activité s'appuie sur une modélisation du discours pragmatique au plus proche des usages d'un rédacteur ou d'une équipe de rédacteurs. Le discours pragmatique est modélisé au sein de modèles d'activités, compléments au modèle documentaire. Pour exploiter sa section du graphe, chaque atelier dispose de son propre modèle d'activité. Il est donc possible d'ajuster la modélisation de chacun des modèles aux discours pragmatiques utilisés par les rédacteurs qui y travaillent afin de proposer des structures au plus proche des habitudes de travail des rédacteurs.

En fonction de la structure préalablement posée, certains ateliers seront utilisés par des rédacteurs pour y rédiger des fragments tandis que d'autres ne feront que stocker une partie du graphe. Ce sera majoritairement le cas des ateliers d'agrégation ou des ateliers maîtres reliés à un atelier calque de travail. Ces structures indiquent que la rédaction est déportée au sein d'un autre atelier. Seuls les ateliers dans lesquels les fragments sont réellement rédigés et maintenus nécessitent un modèle d'activité.

L'analyse d'un contexte doit permettre de répondre à deux questions : comment l'activité est-elle formalisée par les rédacteurs et quels sont les besoins de documentarisation.

La formalisation de l'activité dépend de l'organisation des rédacteurs. Il s'agit de définir comment les rédacteurs se coordonnent entre eux pour intervenir sur le graphe. Par exemple, les rédacteurs peuvent utiliser des documents régissant l'organisation ou simplement se répartir certaines responsabilités ou encore mobiliser un cycle de vie sur les fragments. Cette formalisation doit aboutir à un modèle mobilisant des structures documentaires classiques accompagnées des différents éléments présentés dans le chapitre 08.

Pour le besoin de documentarisation, il s'agit de déterminer quel est l'usage de l'information générée par l'usage du modèle de discours pragmatique. L'information peut simplement être exploitée pour assister les rédacteurs de l'atelier. À l'inverse, elle peut être diffusée à travers l'ensemble des ateliers afin d'assister l'ensemble de la chaîne. Cette différence dans la portée de l'exploitation a un impact important sur le modèle. En effet, les champs spécifiques au support de l'action que nous avons mis en exergue et qui permettent l'enregistrement de tâches ou d'informations pragmatiques adossées aux fragments documentaires classiques ont été conçus pour être exploités dans un et un seul atelier. Lorsque des fragments sont partagés via un calque ou un proxy, ces informations restent stockées dans l'atelier d'origine sans être diffusées dans le reste de la chaîne éditoriale. Il convient donc de combiner cette approche avec des structures documentaires plus classiques afin de faire circuler l'information au sein des différents ateliers.