Conclusion
On vient de le voir, le créateur solitaire est plein de doutes.
S'il reste seul, il laissera probablement son idée s'évaporer. C'est très souvent un processus de miroir réfléchissant voire grossissant, provoqué par l'opinion des autres, qui va le conforter dans son idée initiale, lui donner de la force.
Bien sûr c'est aussi le moment où la paternité de l'idée est la plus vulnérable : non protégée, toute idée communiquée aux autres « appartient » de fait à la communauté.
D'ailleurs, la première idée n'est souvent pas la bonne ; c'est donc par fertilisation, enrichissements, mutations successives, analogie et changement de contexte que des idées vont se cristalliser en un concept nouveau, partagé par quelques acteurs. C'est ce qu'on appelle une EMERGENCE. Les anglo-saxons parlent de « emergent pattern ».
Pour mener à bien un projet innovant :
il faut garder la tête froide,
rester très critique sur la valeur économique de l'innovation,
rester prudent dans ses relations avec les tiers,
savoir s'adjoindre les compétences manquantes,
bien planifier,
préférer la flexibilité pour les moyens techniques à mettre en œuvre,
se mettre plus que jamais à la place du client visé,
ne pas négliger les conditions d'accès au marché,
recenser et se préoccuper très attentivement de tout ce que l'on va déranger par cette offre vraiment nouvelle.
