Transclusion et graphe documentaire
La transclusion est un concept proposé à l'origine par Nelson (1981[1]) dans le cadre de l'hypertexte. Il désigne par là le fait qu'un document, ou fragment, puisse apparaître comme une partie intégrante d'un autre document dans lequel ce fragment est inclus par référence.
Dans le contexte des chaînes éditoriales, la transclusion consiste à décomposer la FG en fragments dont le contenu est ré-inclus dans la FP par la transformation. En théorie, la transclusion est invisible dans la FP : les deux fragments liés forment un seul et même texte, lisible de manière linéaire par le lecteur. En pratique, on peut aussi parler de transclusion dans un sens plus large, par exemple lorsque le fragment référencé s'affiche dans une page web indépendante au niveau de la FP (cas des grains dans les modules Opale) : cette page n'en reste pas moins intégrée au document en tant que forme publiée.
Il peut exister d'autres modalités d'agrégation entre deux fragments : Scenari propose par exemple non-seulement le lien de transclusion (grains transclus dans les modules), mais aussi le lien de référence (un fragment de définition attaché à une portion de texte dans un grain).
Le fait qu'un fragment puisse être transclus dans plusieurs autres fragments favorise la réutilisation de contenus : typiquement, un grain Opale peut être utilisé dans plusieurs modules à la fois. La production documentaire est ainsi déplacée sur un réseau de fragments, aussi appelé graphe documentaire (Arribe, 2014[2]), dont les arcs sont les liens de transclusion et de référence entre fragments.
Le graphe documentaire a deux conséquences sur la relecture. Premièrement, tout fragment peut être mobilisé dans plusieurs contextes. La mise à jour d'un fragment n'amène donc plus seulement à contrôler la cohérence éditoriale, définie par Arribe comme « le bon enchaînement et l'absence de contradictions dans le contenu d'un document »
(2014, p. 57[2]), mais également la cohérence du graphe, au sens de la cohérence éditoriale de tous les documents engendrés par le graphe (ibid.[2]). Cela a pour effet d'entraîner la relecture de plusieurs documents, comme le montre le schéma ci-dessous :

De plus, le graphe documentaire impose la relecture d'un document fragment par fragment. Par exemple, la fonction de différentiel dans l'éditeur Scenari est utilisable sur un fragment et une de ses entrées d'historique :
