Principe
Définition : projet de rééditorialisation
Nous parlons de projet de rééditorialisation pour désigner un projet éditorial ou auctorial nécessitant la rééditorialisation de fragments du graphe.
Rééditorialiser pour un projet éditorial consiste à réutiliser des fragments existants, avec ou sans surcharge, pour la production de nouveaux documents. Par exemple, il peut s'agir de la production d'une traduction ou d'une adaptation d'un contenu existant.
Rééditorialiser dans un projet auctorial consiste à réutiliser des fragments existants, avec ou sans surcharge, dans l'objectif d'organiser l'activité des rédacteurs. Par exemple, il peut s'agir de fragments surchargés dont la surcharge est temporaire et vise à être réintégrée dans le fragment d'origine une fois terminée. Ce procédé simplifie la maintenance de documentations sensibles où une version valide du graphe documentaire doit toujours être disponible. Les modifications se font alors sur des surcharges temporaires.
Notions de graphe et atelier
Nous appelons atelier, un espace de travail accessible à un ou plusieurs rédacteurs. Un atelier exploite un ensemble de fragments selon les modalités définies dans un modèle documentaire et un modèle d'activité. Dans un usage classique, l'atelier est l'espace d'exploitation d'un graphe documentaire complet.
Séparation des projets
Notre proposition se résume à des fonctions permettant d'isoler les projets de rééditorialisation dans de nouveaux ateliers. L'objectif est de réduire le nombre de fragments perçus par les rédacteurs. Séparer les projets revient à séparer l'atelier dans lequel un rédacteur maintient une documentation de l'atelier dans lequel un autre rédacteur réutilise cette documentation, pour en embarquer des fragments ou en faire une dérivation.
Fonction de base
Dans cette section, nous appelons atelier premier l'atelier dans lequel est initialement exploité un graphe documentaire (soit, avant la mise en place d'un second atelier dédié à un projet de rééditorialisation). Nous appelons atelier second un atelier mis en place dans un second temps pour rééditorialiser des fragments issus de l'atelier premier en vue d'un projet de rééditorialisation donné.
Lorsqu'un projet de rééditorialisation est isolé dans un atelier second, la chaîne éditoriale mutualise l'ensemble des fragments concernés. Sur l'exemple de la figure 64, le sous-graphe document issu de B0 est mutualisé entre un atelier second et l'atelier premier auquel il est associé. Le graphe réel, c'est-à-dire les fragments stockés et exploités par la chaîne éditoriale, est montré entre les deux ateliers.
Lorsqu'un fragment est modifié dans l'atelier premier, la modification est directement visible depuis l'atelier second. À l'inverse, lorsqu'un fragment est modifié dans l'atelier second, la modification est considérée comme locale au projet de rééditorialisation. Le fragment est donc dupliqué et surchargé dans l'atelier second.
Exemple
Soit une société ayant besoin de réaliser la documentation d'un de ses produits. Cette documentation doit être multilingue car le produit est distribué dans plusieurs pays. Afin de diminuer la logistique et les frais de gestion et d'impression de cette documentation, seul un fascicule est imprimé dans plusieurs langues. La traduction d'une documentation technique est un cas typique de projet de rééditorialisation : l'ensemble des fragments contenant du texte sera surchargé tandis que l'ensemble des ressources sera utilisée en l'état. La figure 66 illustre la structuration des ateliers permettant d'instrumenter un tel besoin en séparant chacun des projets de rééditorialisation.
Un atelier premier est mobilisé pour écrire la documentation de référence. Le graphe documentaire est ré-exploité dans des ateliers seconds à chacune des traductions. La documentation de référence et les traductions sont alors toutes importées dans un même atelier afin de permettre la transclusion de chacun des contenus dans un fragment racine.