Distribution des projets de rééditorialisation
L'exemple enrichi de la DILA montre un même graphe exploité par plusieurs organisations distinctes en des lieux géographiques différents. Le bon fonctionnement du système de calque ou de proxy repose sur une gestion centralisée du graphe et des différents liens entre fragments. Dans l'exemple précédent, cette gestion centralisée implique une seule et même chaîne éditoriale pour l'ensemble des préfectures et pour la DILA. Cette contrainte est peu réalisable, tant pour des raisons techniques (il paraît peu judicieux de faire travailler la préfecture de Guyane sur un serveur exploité par la DILA en métropole), qu'organisationnelle (il paraît peu probable que toutes les préfectures et la DILA mènent un projet d'équipement informatique ensemble). Pour rendre un tel exemple viable sur les plans techniques et organisationnels, il paraît judicieux de distribuer l'architecture de la chaîne éditoriale.
Deux approches coexistent pour gérer la distribution de l'architecture. Il est possible de développer un système d'adressage et de communication interne à la chaîne éditoriale Scenari ou au contraire de proposer un protocole plus générique permettant à n'importe quel système compatible de s'interfacer.
Nous distinguons deux couches dans la gestion de la distribution des projets de rééditorialisation. Une première couche est dédiée à la communication et une seconde à la logique fonctionnelle. La couche de communication détermine les modalités par lesquelles deux chaînes éditoriales vont s'adresser des messages. La logique fonctionnelle détermine l'heuristique des messages permettant aux deux systèmes de partager des projets de rééditorialisation.
Dans cette section, nous formulons une proposition de protocole, nommé Content Interactive Delivery (CID), pour encadrer la couche de la communication (Arribe, Crozat & Spinelli, 2014[1][2]). Cette proposition constitue un préalable nécessaire mais non suffisant à la conception de chaînes éditoriales distribuées. L'enjeu de ce protocole est d'encadrer les transactions documentaires entre deux systèmes. Cette section se structure en quatre parties :
dans une première partie, nous exposons la problématique du développement d'un protocole pour l'encadrement des transactions documentaires entre systèmes ;
dans une seconde partie, nous exposons le seul standard au spectre fonctionnel proche, Package Exchange Notification Service (PENS) ;
dans une troisième partie, nous présentons le protocole CID ;
nous illustrons cette proposition par deux exemples techniques dans une quatrième et dernière partie.
Les développements du protocole CID ont été initiés dans le cadre du projet investissement d'avenir SUP E-educ. Plus d'informations sont fournies dans l'annexe dédiée à notre proposition.