Création de produit ou service innovant

L'amortissement et l'autofinancement

Définition

L'autofinancement est l'emploi en élément d'actif d'une ressource dégagée par le fonctionnement même de l'entreprise et sans recourir au financement extérieur, tel qu'emprunt ou émission d'actions nouvelles.

L'autofinancement a donc un lien direct avec l'amortissement; par ailleurs, il a une importance primordiale en matière financière

Les termes «emploi» et «ressource» de cette définition peuvent être compris chacun de deux manières différentes.

  • On peut entendre par «emploi»: soit seulement (définition étroite) l'augmentation du capital productif, l'investissement net; soit, à la fois (définition large), le maintien (investissement brut) et l'augmentation (investissement net) du capital productif.

  • On peut entendre par «ressource»: soit seulement (définition étroite) le financement interne définitif, ce qui reste du bénéfice, une fois qu'on a payé l'impôt et éventuellement distribué un dividende; on se situe donc en aval du bénéfice; soit à la fois (définition large) le financement interne définitif et le financement interne temporaire, par des ressources provenant de l'exploitation, en amont du bénéfice.

    Les ressources temporaires proviennent du retard de la dépense par rapport à la charge calculée correspondante, telle que dotation aux amortissements ou aux provisions. La charge est comptabilisée en premier lieu, bloquant dans l'entreprise une partie des recettes qui y entrent; la dépense n'intervient qu'ensuite; entre les deux, l'entreprise a disposé d'une ressource de financement interne, mais provisoire.

Suivant que l'on choisit une définition étroite ou une définition large de l'emploi et de la ressource, on parvient à deux notions différentes de l'autofinancement:

  • l'autofinancement net est la notion pure, mais difficile à mesurer et même à définir, c'est le financement d'une augmentation du capital productif (investissement net) par une ressource intérieure définitive (bénéfice conservé dans l'entreprise, réserves, provisions à caractère de réserves), la difficulté étant de situer le «point zéro»;

  • l'autofinancement brut nous ramène à l'amortissement; c'est une notion approximative et fruste, mais aisément mesurable et, pour cela, utilisée, c'est le financement du maintien (investissement brut), ou de l'augmentation (investissement net) du capital productif, au moyen d'une ressource interne, soit définitive (bénéfice, réserve), soit temporaire (retard d'une dépense sur une charge calculée, telle que dotation aux amortissements ou aux provisions).

    Dans le second cas (le seul pratique), on parle aussi de capacité d'autofinancement, ou de marge brute d'autofinancement (M.B.A.), ou de cash flow, que l'on calcule habituellement par addition: résultat plus charges calculées (principalement les dotations aux amortissements), moins, à titre accessoire, les produits calculés.

Le plan comptable général de 1982 préfère mesurer la capacité d'autofinancement par soustraction, à partir de l'excédent brut d'exploitation (quatrième solde intermédiaire de gestion): excédent brut d'exploitation moins autres charges dépensées plus, à titre accessoire, autres produits dépensés. L'approche la plus spontanée est l'approche soustractive, parce qu'elle correspond au sens littéral de l'expression cash flow, qui est le flux de liquidité nette, c'est-à-dire la différence, au cours d'une période, entre le flux des encaissements (recettes) moins le flux des décaissements (dépenses).

Complément

La difficulté pour un observateur extérieur de l'entreprise vient de ce que la comptabilité usuelle est une comptabilité des engagements, qui calcule le résultat en comparant les produits et les charges sans s'occuper des encaissements ni des décaissements.

Au contraire, l'approche additive est accessible aux observateurs extérieurs de l'entreprise. Au bénéfice, on ajoute les charges calculées et on retranche les produits calculés (qui sont le plus souvent des reprises de charges calculées). Ou bien on ajoute au bénéfice d'exploitation les dotations aux amortissements et aux provisions. Ou bien on ajoute au bénéfice net les dotations aux amortissements et aux provisions ayant un caractère de réserves.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimerRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)