Représentation visuelle

Dans la suite, nous utiliserons un treemap pour visualiser l'ensemble des déclinaisons d'un fragment ainsi que de ses fragments inférieurs (les activités et les grains d'un module par exemple). Cette représentation permet également d'abstraire, à partir de motifs visuels, certains schémas de déclinaison pouvant refléter des usages propres au corpus étudié (habitudes ou intentions de l'auteur) et/ou au modèle documentaire correspondant. Ces schémas de déclinaison nous aideront par la suite pour définir une stratégie de tabulation.

Un treemap est une visualisation permettant de représenter une hiérarchie d'informations, soit un arbre, dans un zone rectangulaire de taille fixe. On considère qu'à chaque feuille (nœud terminal de l'arbre) est associée une valeur de taille, et à chaque branche (nœud ayant des nœuds fils) un label. Dans le treemap, chaque feuille est représentée par un rectangle dont l'aire est proportionnelle à la taille de cette feuille. Au niveau le plus bas, les feuilles d'une même branche sont regroupées spatialement de façon à ce qu'elles forment un rectangle, lui même regroupé avec les autres rectangles (feuilles ou branches) du même niveau, et ainsi de suite jusqu'à ce que l'arbre complet soit représenté. Le label d'une branche apparaît au-dessus du rectangle formé par regroupement de ses feuilles et sous-branches. La position relative de deux rectangles d'un même niveau, c'est-à-dire correspondant à deux nœuds frères, ne respecte pas nécessairement l'ordre de ces nœuds dans l'arbre (un nœud peut être spatialisé en dessous ou à droite d'un autre, même si le premier précède le second dans l'ordre des nœuds fils du nœud parent commun).

La première visualisation de ce type a été proposée par Ben Shneiderman (1992[1]), qui l'a utilisée pour représenter son système de fichiers afin de voir la taille relative de ses dossiers, sous-dossiers et fichiers. Dans cette arborescence, les branches sont les dossiers, les feuilles sont les fichiers et leur taille est l'espace mémoire occupé par le fichier sur le disque.

Treemap représentant l'utilisation de l'espace sur un disque dur (source : https://en.wikipedia.org/wiki/File:Tree_Map.png)

Dans l'utilisation que nous faisons du treemap, nous considérons comme feuille chaque contenu en dessous duquel le contenu ne peut plus être filtré (par restriction du modèle documentaire), et comme branche, inversement, chaque contenu en dessous duquel le contenu peut (encore) être filtré. La taille d'une feuille est calculée en sommant le nombre de caractères du contenu, tandis que la couleur du rectangle correspondant à cette feuille est déterminée par le fléchage du contenu. Seront ainsi de même couleur les feuilles de D1 d'une part, les feuilles de D2 d'autre part et enfin les feuilles communes à D1 et D2.

Exemple : treemap d'un module

Le treemap ci-dessous représente le module "Le niveau physique : Le langage SQL". Chaque rectangle correspond à un niveau hiérarchique du contenu (module, division, activité, grain, balise pédagogique...), dont le titre est donné dans le label (à défaut de titre, on utilise le type de contenu). On retrouve en orange les contenus fléchés pour la version standard, en rouge les contenus fléchés pour la version courte, et en bleu les contenus communs aux deux versions.

Treemap d'un module Opale

Zoom du treemap

Dans la suite, nous présenterons des treemaps plus détaillés en "zoomant" le treemap du module sur des contenus de niveau inférieur (grains, activités d'apprentissage...). Dans ces zooms, nous numéroterons chaque rectangle afin d'identifier son ordre dans le nœud parent (en effet, comme nous l'avons dit plus haut, la position spatiale d'un rectangle est indépendante de l'ordre d'apparition des contenus).